07 août 2006

UN PARLEMENTAIRE ÉTRANGER PARMI LES JAPONAIS

Pendant une décennie, Marutei Tsurunen a lutté et griffé les portes du régime japonais avec deux buts précis : obtenir une chance en politique et offrir la perspective d'un étranger dans une terre que lui même décrit d'être loin à accepter ses résidents étrangers.

Il y a 40 ans, M.Tsurunen a quitté Karelia en Finlande. Parti comme missionnaire, il a travaillé comme travailleur social à son arrivée en terre nippone. En 1992, il a été élu en tant que premier parlementaire né à l'étranger à Yugawara, préfecture de Kanagawa.

Il admet : "À l'origine, je n'ai jamais eu d’intérêt pour la politique. Je voyais très peu de choses dont je pouvais faire pour sensibiliser la société japonaise en tant qu'étranger. Soudainement, ça m’a frappé et je me suis dit...peut-être je devrais essayer."

En 2002, une chance-miracle est offerte à un siège de la Chambre Parlementaire du Japon.

Tsurunen n’est nullement intimidé qui, en plus de rendre son nom finlandais, Martti Turunen, dans sa forme japonaise courante, a traduit le conte de Genji et d'autres classiques locaux en sa langue maternelle. Sa tactique populiste lui a apporté la victoire dans chaque course, et en prenant finalement bureau, il a travaillé à protéger l'environnement et "internationaliser" la nation dans ses priorités.

Comme preuve d’appui, il est membre de la commission de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche. Il est aussi le fondateur et secrétaire de la ligue parlementaire pour la promotion de l'agriculture organique. "Je sens que cette société est en difficulté de beaucoup de manières," dit Tsurunen, lui-même végétarien. Il rejette une grande partie du blâme pour des défectuosités sociales d'aujourd'hui sur une "loi de la jungle de plus en plus populaire égoïste de récompenses et ignorant le chanceux. « Le moral est à la baisse et il y a beaucoup de choses qui sont malsaines au sujet des styles de vie japonais aujourd'hui. Il y a plus de 30.000 suicides chaque année et peut-être cinq fois autant de tentatives. Beaucoup de gens boivent beaucoup et mangent trop. Plus de produits chimiques sont employés au Japon que n'importe où ailleurs. Soixante pour cent de notre nourriture viennent d'autres pays -- un des taux les plus élevés au monde. Nous mangeons beaucoup trop de viande. Je veux améliorer nos styles de vie, pour les rendre plus sains."

Par ailleurs, Tsurunen est inquiet pour la situation des étrangers. « Il y a un décalage de droite vers le nationalisme et c’est très dangereux. Il y a quelques années, nous avons arrêté des étrangers grâce aux empreintes digitales et j'ai pensé que c'était une bonne idée, mais aujourd’hui, la raison est pour le terrorisme. 1% d'étrangers entrant dans notre pays sont des criminels alors que 99 % ne le sont pas. Nous sommes en train d’enfrayer les droits de l'homme. »

Tsurunen travaille pour d’autres dossiers. Par exemple, il est en faveur que les résidents étrangers permanents puissent voter. " Notre parti n'est pas uni sur cette question. L'année dernière, j'étais le chef d'un comité qui a traité la question d'accepter des travailleurs étrangers et nous avons progressé. Mais je ne suis pas sûr si c'est la meilleure solution maintenant. Les Japonais ne sont pas prêts à vivre avec des étrangers. Il y aura des problèmes comme la discrimination. Nous avons quelques villes où 10 % de la population sont étrangers et ils ont déjà ce genre de problèmes."

Après avoir vécu deux tiers de sa vie en terre nippone avec son épouse japonaise Sachiko et deux enfants d'adulte, il est "plein d'espoir", mais ne peut pas faire de promesses.

« Pour des étrangers ce n'est pas un pays très amical – les Japonais sont très froids. Je suis l'un des chanceux. La clef pour une meilleure co-existence est par la parole et l’exemple. Comme étranger, on doit apprendre la langue et éviter d’être retraité dans cette bulle des communautés de gaijin (façon de décrire un étranger en japonais). Le Japonais doit apprendre à vivre avec des étrangers, mais les étrangers doivent également apprendre à vivre avec le Japonais. "

Sur la crise de la Corée du Nord, Tsurunen n’est pas inquiet de Kim Jong Ill, dirigeant coréen. « Pour vous dire la vérité, je suis davantage inquiet de ce que les États-Unis feront. Le Japon ne peut pas agir seul. Si la Corée du nord continue à aggraver la situation, les États-Unis peuvent les attaquer. Cela va les détruire et un bon nombre de gens mourront."

Tsurunen a développé un dégoût pour la guerre dès l’âge de 4 quand sa famille a échappé à une attaque des soldats soviétiques. "Notre maison était au milieu de la forêt. Ils n'ont pas noté que nous étions là. Oui, vous pouvez dire que je suis un pacifiste. Je ne crois pas que la guerre peut résoudre n'importe quoi. Naturellement, c'est parfois inévitable. Quand nous sommes attaqués et bien, nous devons nous défendre."


Tiré de Local Hero du Magazine anglophone Metropolis

3 Comments:

Anonymous Anonyme a signé...

À mon avis, il devrait y avoir plus de politiciens comme monsieur Tsurunen. J'ai trouvé cet article vraiment très intéressant.

10:03 a.m.  
Anonymous Anonyme a signé...

Les gens qui vont à l'étranger pour tenter d'y démarrer de nouveaux projets m'inspire toujours une profonde admiration. Bravo !

12:25 p.m.  
Blogger D. a signé...

Inspirant et admiration. Tu as visé juste René! Ça prend du courage et je lève mon chapeau à ce finlandais!

7:41 a.m.  

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