09 octobre 2006

PORTER ET JETER

Pour un asiatique, le Canada est un beau, grand et propre pays. On l’imagine à l’avant-garde de grands nations. Par contre, en marchant et me baladant dans l’Ouest canadien depuis deux semaines, je me rend compte que ce grand pays n’est peut-être pas aussi beau et propre. Si les Coréens décrivent les Japonais comme étant propres à l’extérieur et sales de l’intérieur, je me questionne. Est-ce que les Canadiens sont sales de l’extérieur et sales de l’intérieur?

Je constate que l’on est dans le prêt-à-porter et prêt-à-jeter. On semble acheter à bas prix afin de jeter au plus sacrant. Les grands chaînes, les magasins à rayon aux aubaines hallucinantes ne donnent plus de valeur aux achats. Le monde de la MODE s’inquiète de cette tendance.

Du côté de l’électronique par exemple la modernité impose qu’une magnétoscope avale tout seul une cassette vidéo ou un DVD. Il n'est pas rare que le mécanisme motorisé se casse et du point de vue mécanique, la réparation est toujours possible, mais l'opération s'avère longue et coûteuse. De fait, ce que les grosses compagnies ne nous disent pas, c’est que ces appareils ne sont pas conçus pour être réparés. Encore une fois, on fait face à une stratégie commerciale du "prêt-à-jeter".

Alors, quand on est écoeuré d’un article, et bien, comme on ne l’a pas payé trop cher, on s’en fout qu’il prend le bord des poubelles et si il n’y a pas poubelles au alentour, c’est la rue, la route, l’avenue ou l’autoroute. Pendant que certaines villes canadiennes pourchassent les fumeurs et leurs mégots au sol, et bien des stupides dindons profitent de bien remplir les espaces libres et verts par d’autres résidus.

En me baladant, j’ai vu une paire de jeans le long d’un boulevard. Dans un autre coin de l’ouest, une botte égarée. J’ai croisé une casquette en dessous d’un banc d’autobus. Dans un stationnement d’un centre-achat, un conducteur d’une belle voiture blanche nettoyait sa poubelle contenant des échantillons blancs et légers. J’ai cru reconnaître des « kleenex ». Il s’est dépêché à sortir de l’endroit public sans s’apercevoir qu’un bleuet découragé l’examinait de près.

Ça m’emmène à poser certaines questions sur nos relations humaines. Est-ce que nous avons aussi tendance à être prêt-à-porter et prêt-à-jeter en amitié et en amour? Est-ce que nous sommes du genre à demeurer quatre, cinq ou six ans avec quelqu’un et tout d’un coup, quand ça ne fonctionne plus, il est le temps de garocher la relation par dessus bord? Est-ce que l’on porte la relation un bref moment et tout d’un coup, il est temps de jeter l’éponge?

Nous sommes dans un monde de " prêt pas prêt j’y vais et si je n’aime pas, je jete tout simplement".

Dans ce long et très bonTexte (lesson 128),on dit que l’amour se résume à la solidité de l’attachement que l’on a pour un autre, à la famille et au sens plus large, à notre monde.

Je me demande si nous sommes attachés à notre Terre? à nos rivières? à nos enfants? Qu’est-ce qu’il est arrivé à : Je me respecte; j’estime mon prochain; je respecte la nature; je préserve les matières premières; je collecte; je trie; je retourne et je partage.

Je ne sais pas si c’est la dinde ou les atacas de l’Action de Grâce mais je suis simplement un peu inquiet...

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