11 avril 2006

MONT FUGI, TREMBLEMENT ET TYPHON

Ce soir, il pleut sur Tokyo. Depuis le début d’avril, le soleil se fait très rare. Au pays du soleil levant, on craint deux phénomènes : le tremblement de terre et les typhons. Le pays de Kyôto, du Prince Genji et de Mishima a toujours son lot de surprises.

À l’ère des nouveautés électroniques, les Japonais dorment toujours un œil ouvert. Ils sont sur leur garde. Ils craignent le tremblement de terre à l’allure destructrice ou encore le typhon dévastateur. En octobre 2005, je me trouve dans un bar du centre-ville de Shibuya. Nous sommes en plein tournages. Soudain, les tables, les chaises, les projecteurs, les bouteilles commencent à danser. Une grande vitrine à l’avant se met à trembler. J’entends parmi la frayeur des eux et des autres « Is it the big one? »

Il ne faut pas oublier le Mont Fuji appelé couramment Fuji San par les Japonais. C’est la plus haute montagne du Japon : 3776 mètres. Situé au sud-ouest de Tokyo, ce volcan en sommeil forme un cône presque parfait.

J’aime parlé du Japon, mais j’adore répondre aux questions des Japonais sur mes origines. Je leur répète qu’il n’y a pas de volcan au Québec sauf intérieurement. Même si l’auteur Michel Tremblay et le cinéaste metteur en scène Robert Lepage n’ont plus de larve souveraine, j’explique aux admirateurs de l'Empire Japonais qu’un nouveau pays verra le jour car il est toujours en éruption. Je leur confie que le prochain référendum sera ‘ The Big One »,

Mais pourquoi me demandent-ils? C’est si beau et si grand le Canada! J’admets la beauté mais trop grand car nous nous y perdons depuis trop d’années. À un professeur d’université, je parle de ce typhon d’assimilation. Je lui relate les tremblements de la crise d’octobre 70.

C’est drôle, le prof me parle de maturité. Un peuple doit être mature dans sa tête, dans son cœur et dans ses chiffres afin d’arriver à un tel projet me dit-il en me rappelant les Slovaques.

À bien y penser, nous avons longuement rêvé à la souveraineté sans se soucier de l’économie. Maintenant, les chefs sont accusés de parler trop d’argent. Messieurs Tremblay et Lepage, est-ce que vous venez de rater une bonne chance de bien analyser la situation? En 2006, le peuple québécois a toujours en tête son projet mais humainement de façon plus complète.

Est-ce le temps aux Québécois se redresser les manches une dernière fois et de ramer vers ce projet sans tremblements, sans typhon, sans volcan et avec toute la maturité nécessaire? L’histoire le dira…

D. Harvey

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